UA-41594557-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27 novembre 2007

Un autre monde

C'était pendant l'été après mes 18 ans et le bac.

Pour gagner un peu d'argent, j'eus l'occasion d'être employée en tant que femme de ménage dans une famille, propriétaire d'une grande maison ; leur résidence secondaire dans ce village de mon enfance.
Je découvris à leur contact un mode de vie "exotique"pour la jeune fille campagnarde que j'étais alors et qui soupçonnait tout juste qu'une certaine bourgeoisie existait encore.
Monsieur avait 17 ans de plus que Madame, leur petite-fille un mois. Elle l'allaitait, lui confectionnait des robes à smocks, collait dans de grands albums les photos de l'enfant, faisait des confitures, écrivait des articles dans un grand magazine et vouvoyait son mari et ses parents. Il chassait à courre, était patron d'une grosse multinationale et n'écrivait pas encore de romans.
Ils passaient leurs week-ends dans cette demeure et résidaient en semaine dans la ville de banlieue dont le maire n'était pas encore le petit président.
Des piles de livres s'amoncelaient à leurs chevets. Je découvrais la vaisselle de chez Geneviève Lethu, les parfums au litre de Guerlain, les photos des vacances en Espagne dans une villa leur appartenant dans la ville de Salvador Dali.
Dans la maison composée de plusieurs pièces, il y avait le salon, la bibliothèque, l'immense salle à manger et ses deux cheminées, les chambres bleue, rose, violette, à fleurs pour les amis, la leur, immense, sous les toits ... trois salles de bains dont une toute blanche ... les serviettes de bain coordonnées, les draps assortis aux abats-jour, aux tentures et aux rideaux, les lampes tamisées, les fauteuils profonds, le grand escalier aux marches cirées ...
J'en passais du temps à astiquer !
Dehors, la grande terrasse carrelée accueillait les fauteuils en rotin pour le thé et les enfants jouaient à cache-cache dans le grand jardin. Un samedi, on m'emmena assister au mariage de la fille d'un ami dans un château. Je promenai tout une après-midi le bébé dans le parc en croisant au détour des allées des robes longues, vaporeuses et chapeautées au bras de redingotes, les mains encombrées de coupes de champagne.

En fait, je ne les côtoyais pas plus que ça. Ils arrivaient le vendredi soir et repartaient le dimanche. Mon job consistait à remettre la maison en ordre pendant leur absence de la semaine, pour le week-end suivant. Je passais donc beaucoup de temps dans cette maison et bouquinais par exemple, entre deux passages d'aspirateur. Je précise que je n'étais payée que pour le temps véritablement consacré au ménage !

J'aurais bien aimé essayer les robes de Madame si elle n'avait pas été si maigre ... oups ! ou moi un peu trop ronde ?!

Écrit par Madleine dans Souvenirs de la campagne | Commentaires (13)

Commentaires

Oh la la, jeséquicé !

Un autre monde, une autre façon de vivre surtout, plus luxueuse et plus détachée des contingences matérielles...

Tienns, ça me fait penser à mes élèves qui se sont pris à rêver quand je leur ai expliqué en quoi consistait la vie de rentier. Je les ai un peu réveillés en leur précisant que, pour que certains vivent de leur fortune, d'autres devaient travailler, et un peu trop parfois....

Bises (je ne lirai plus un certain livre de la même façon maintenant)

Écrit par : telle | 27 novembre 2007

Répondre à ce commentaire

Moi je n'ai pas trouvé qui c'était...
J'aime bien ce regard d'une très jeune fille sur cet autre monde. J'ai eu l'occasion de travailler à quelques reprises avec des gens dont je ne pouvais même pas imaginer le nombre de zéros de leur compte en banque, certains avec des vies très "normales", d'autres dans des sphères étranges, ou totalement détaché de la réalité quotidienne. Je ne les enviais pas, pour la plupart d'entre eux.

Écrit par : Traou | 28 novembre 2007

Répondre à ce commentaire

Bon, ok, le linge coordonné, j'y suis sensible. Mais quand même !

Ton "instantané" est très réussi, et la façon dont tu regardais ça est presque palpable. Mais combien sont plus chaleureux les cadres de vie des maisons qui vivent (comme celle aux volets bleus, par exemple) !

Écrit par : Anne | 28 novembre 2007

Répondre à ce commentaire

Telle : je me doute que tu as trouvé qui est le personnage féminin :) je te dirai par mail pour le mari si tu veux.

Traou : je ne donnerai pas de noms ici :)
Eux vivaient normalement et étaient sympathiques avec juste un peu plus de "hauteur" venant de sa part à lui. Peut-être dû à la particule de son nom !

Anne : dans mon souvenir, cette maison était quand même chaleureuse mais pas autant que la mienne c'est sûr ;-)

Écrit par : Madeleine | 28 novembre 2007

Répondre à ce commentaire

méééééé euh!!! c'est qui c'est qui??????? ma curiosité me perdra!!!

Écrit par : libellul | 28 novembre 2007

Répondre à ce commentaire

oui, oui, un mail !!

Écrit par : telle | 28 novembre 2007

Répondre à ce commentaire

Je vous fais un mail bientôt les curieuses :))

Écrit par : Madeleine | 29 novembre 2007

Répondre à ce commentaire

Faut que tu me mettes dans les curieuses parce que je seche .....

Écrit par : Le Caribou | 29 novembre 2007

Répondre à ce commentaire

Ah , comme c'est plaisant à lire !
Je cherche... vu ton âge ça ne peut pas être Mr & Mme Proust ;-))) Ah ben non quand même .
Je veux bien être mise au parfum , moi qui me suis longtemps parfumée de Bagatelle de chez Guerlain, mais que en très petits flacons.
c'est fou comme le temps de te lire on rève, c'est une bien jolie vie que tu nous dis là , et puis on se reprend , avec 2 options:
1) C'est bien , rêvons cette vie POUR TOUS .Et puis ils la gagnaient très honnètement , à la sueur de leurs plumes .
2) C'est pas possible , la chasse à courre , m'enfin . Le champagne et les robes de chez MÂâachin, et puis Neuilly sur Fric en plus . Oh non.

Je ne brûle pas du tout ....

Écrit par : Méry | 30 novembre 2007

Répondre à ce commentaire

Ben moi aussi, je suis sèche comme un coup de trique ! flûte alors !

Écrit par : Rêve d'Eté | 02 décembre 2007

Répondre à ce commentaire

l'essentiel est invisible pour les yeux...

Écrit par : amaryllis | 02 décembre 2007

Répondre à ce commentaire

Donc maintenant qu'on sait tout et qu'on dira rien , chut... on vient dire merci .

Écrit par : Méry | 05 décembre 2007

Répondre à ce commentaire

Moi aussi je veux savoir, mais ma curiosité passe après le plaisir d'avoiur lu ce joli post...

Écrit par : dany | 06 décembre 2007

Répondre à ce commentaire

Les commentaires sont fermés.