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06 novembre 2007

Ronde des cimetières

En partant au bureau le matin, j'emprunte une route secondaire qui surplombe ma "petite grande" ville. Subitement, au détour d'un virage, la vue plonge sur le grand cimetière urbain et ses tombeaux bien alignés.
Hier en redécouvrant ce paysage, l'abondance de taches de couleurs vives m'a surprise.
Bien sûr, Toussaint et son cortège de chrysanthèmes venait de passer par là !

Je me suis alors souvenue de ces jours où petite fille, je faisais le tour des cimetières avec mes parents et mes grands-parents. On allait "fleurir les tombes" de tous ces gens qui étaient morts depuis plusieurs années pour certains et que je n'avais même jamais connus.
Il y avait là Madeleine, la fille de ma grand-mère Mémée, et son premier mari dont les portraits ornaient la tête de la tombe.
Il y avait ici Augustine, morte avant mes deux ans - la mère de mon autre grand-mère, Mamie.
Un grand oncle Gustave, dont je me rappelle encore un peu l'énorme moustache, recevait aussi notre visite et sa fleur orangée ou mauve selon l'arrivage chez l'épicier du village.
Ma mère n'oubliait pas non plus une de ses amies d'adolescence morte bien trop jeune.

C'était l'occasion ce jour-là de papoter dans les allées des cimetières où les familles faisaient la même sortie que nous. Les adultes s'entretenaient doucement de leurs morts avec des mines de circonstances. Nous les enfants, on aurait bien voulu sauter au dessus de ces énormes marches en pierre mais il était même défendu de s'y asseoir.
La seule chose intéressante de la tournée des cimetières était l'occasion qui nous était fournie de ressortir les habits d'hiver car Toussaint rime depuis toujours avec l'arrivée des premiers gelées. Certaines années, il y avait LE nouveau manteau, acheté à la foire de St Michel, qu'on étrennait. Les années moins fastes, c'était seulement une paire de gants neufs ou une nouvelle écharpe tricotée maison. Il était important de noter les nouveautés pour en reparler quelques jours après dans la cour de l'école.
En 71 ou 72, ma vieille cousine Denise m'avait tricoté un poncho. J'ai insisté pour l'enfiler et j'ai joué la prétentieuse ce jour-là au milieu des tombes avec ce vêtements, ses couleurs turquoises et blanches et ses franges mais qu'est ce que j'ai eu froid !

Commentaires

Ah le poncho des années 70 ! Moi aussi j'ai eu le mien, wouah, l'un des premiers vêtements dont j'étais fière ! Mais c'est vrai que ça ne tenait pas bien chaud !

Écrit par : samantdi | 06 novembre 2007

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Je n'ai été que très rarement fleurir les tombes, enfant.
Maintenant que je suis adulte, j'envoie souvent une pensée à mon papy René, à ma mamie Guite, à mon papy Pierre... mais pas spécialement à la Toussaint. Juste quand la vie me renvoie des images. Les chocolats de Pâques, le visage de ma nièce quand elle boude, une Samba blanche ou une R16 bleue claire croisées sur la route...
J'aime beaucoup revoir mes grand-parents dans ces images bien vivantes :)

Écrit par : Karine | 06 novembre 2007

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As tu gardé le poncho ? Tu peux le ressortir en 2007 sans craindre d'être "out" ...
Ce n'est que depuis 5 ans environ que Toussaint rime vraiment avec cimetières, avec le départ de parents vraiment proches. Mais je ne trouve pas ces lieux tristes.
Plutôt reposants ...

Écrit par : La Miss | 07 novembre 2007

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C'est marrant ces bribres de souvenirs qui nous restent là, comme cette histoire de poncho... Il devait être très joli turquoise et blanc!

Écrit par : libellul | 07 novembre 2007

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Samantdi : tricoté au crochet aussi le tien ?

Karine : oui comme toi, je préfère les souvenirs personnels de "mes" morts.
(Je n'enfile jamais la couette dans sa housse sans avoir une pensée pour ma copine Sandrine !)

La Miss : eh non je ne l'ai plus ce poncho !
Je n'ai pas d'à priori négatif sur les cimetières. Plutôt un désintérêt en ce moment qui j'espère va durer !

Libellul : il était turquoise, blanc et bleu marine. Ma mère avait eu le sien également : jaune moutarde, vert foncé et écru je crois.
Tiens je me souviens aussi dans ces années là, d'une ma-gni-fi-que veste à carreaux et d'une salopette bleue ;-))

Écrit par : Madeleine | 07 novembre 2007

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les cimetieres me rappellent aussi mon enfance, mais plutot parce que ma fenetre donnait sur celui de ma commune. Forcément ça créée des liens avec :-D

Écrit par : tirui | 07 novembre 2007

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Nous aussi nous y allions au cimetiere, nous avions un caveau.
Je n'ai pas vraiment pensé à transmettre ce rite à ma fille, pour qui Toussaint rime plutôt avec vacances scolaires !

Écrit par : Fauvette | 07 novembre 2007

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Tirui : ainsi il n'y avait pas de bruit sous tes fenêtres :))

Fauvette : je n'ai pas non plus initié mes enfants à la tournée des cimetières ! est-ce bien ou mal ?! il faut dire qu'ils ont de la chance pour le moment : ils ont encore leurs 4 grands-parents.

Écrit par : Madeleine | 08 novembre 2007

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Sourire, nous devons être peu ou prou de la même génération, car ma Mamie m'avait, moi aussi, fabriqué un poncho dans les mêmes tons... J'ai toujours une pensée émue, pour ce poncho, dès lors que j'en vois un.
Quant à la promenade au cimetière (auX cimetiereS devrais-je écrire), j'en garde un souvenir nettement moins ému : je suis née, le 1er novembre...

Écrit par : RdT | 09 novembre 2007

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RdT : tu ne soufflais pas les bougies de ton gâteau en plein cimetière j'espère :)

Écrit par : Madeleine | 09 novembre 2007

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Je me souviens de ces tournées... Pourquoi est ce que je pratique plus ? Il m'arrive très rarement de faire une visite sur une tombe, juste pour méditer ... Mais jamais à la période de la Toussaint ! Besoin de renouer un lien discrètement et de remuer des souvenirs de façon plus profonde ? Je ne sais pas ? Peut être parce que je suis convaincu que cet autre est ailleurs... Et d'abord en moi !
Je rejette peut être un certain nombre de conventions que je trouve trop ....
Peut être réagirai je de façon très différente à la disparition d'un très proche ?
Désolé, je n'ai jamais eu de poncho... Sourire

Écrit par : paysanheureux | 09 novembre 2007

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C'est la 1ère fois que je viens sur votre blog mais je lis régulièrement celui de samandti où je laisse parfois un petit message.
juste vous dire que comme vous j'allais "fleurir les tombes" avec le manteau neuf de toussaint (aux rameaux on mettait les socquettes et les chaussures d'été) et je continue ce rite aujourd'hui : le coffre de la voiture devient trop petit pour toutes les chrysanthèmes... j'adore papoter dans les allées...

Écrit par : rose | 10 novembre 2007

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aie la belle faute : tous les chrysanthèmes bien sur

Écrit par : rose | 10 novembre 2007

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Personnellement je ne suis pas très "cimetière", même depuis que je suis revenue en Bretagne. Sans doute en réaction à cet usage que l'on voit ici , les visites quotidiennes des veuves sur "leur " tombe, qui leur sert de but de promenade . Cependant je suis attachée au cimetière de mon enfance, qui m' a longtemps servi de terrain de jeu pour les jeudis après-midi. Dans le "dépotoir"de fleurs fanées il y avait des couronnes, on prenait les perles...( chut, c'est secret !) .

Écrit par : Méry | 10 novembre 2007

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Très jolis souvenirs d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre…

Écrit par : Chondre | 13 novembre 2007

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Paysanheureux : il y a longtemps que je n'ai plus "visité" ces tombes dont je parle : à cause de l'éloignement et parce que je n'en éprouve pas non plus le besoin ! Je ne sais pas comment je réagirai plus tard !

Rose : ... et il faisait si froid aux Rameaux dans les allées venteuses sur les jambes nues !
... et bienvenue dans ma verdure :)

Méry : ah je n'aurais jamais osé piqué les perles des couronnes ;-)
La Bretagne serait moins typique sans ses veuves !

Chondre : tu as aussi connu ces promenades aux cimetières ?

Écrit par : Madeleine | 13 novembre 2007

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Curieusement, j'aime bien la quiétude des cimetières, ces photos et ces noms d'anonymes qui ont bien existé. Lors de mon périple parisien, cet été, je les ai tous visités !

Écrit par : Tietie007 | 18 novembre 2007

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Oups ...c'était des couronnes jetées au rebus par le gardien ... euh là qu'est ce que j'ai pas dit là !

Écrit par : Méry | 19 novembre 2007

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