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03 janvier 2006

Dix souvenirs ...

Alice avait demandé des révélations culinaires. Je préfère raconter des souvenirs liés à des plats ... Je ne sais pas s'il y en aura dix ... ou moins ... ou plus !
J'ai surtout pioché dans mes souvenirs d'enfance ; vous aurez le côté gourmand mais aussi des tranches de vie de ces années sixties-seventies !
Et pour finir, une images plus récente ...

Connaissez-vous le caillé ? Ma mère le préparait pour en faire du fromage blanc. J'allais chercher du lait chez le fermier du village avec ma grand-mère et la fermière nous le versait dans des laitières en fer blanc. Puis on en remplissait un pot en grès et on attendait que le lait caille ce qui par temps chaud se fait très vite. Et le plus souvent, Maman n'avait pas le temps de l'égoutter dans une faisselle pour mouler un fromage blanc ! Papa et moi nous en délections avant : moi en rentrant de l'école et lui qui arrivait du travail vers la même heure. De pleines assiettes creuses remplies de caillé un peu salé, avec des échalottes coupées dedans et du pain. Absolument rafraîchissant pour des quatre heures dont j'ai encore le souvenir !

Me reviennent en mémoire maintenant la cueillette des pissenlits dans les prés au mois de mars.
J'y allais là aussi avec ma grand-mère maternelle (la fausse bien sûr pour ceux qui suivent ...). Puis on préparait ensemble la salade pour le repas du soir. On coupait en tous petits morceaux les longues feuilles et on préparait une vinaigrette goûteuse aromatisée à l'huile de noix. La salade prête bien avant le repas attendait sur le réfrigérateur. Mais le grand jeu, c'était de la goûter chacun son tour et ... arrivés au dîner, il en restait bien peu !

Toujours la même grand-mère (puisqu'elle vivait avec nous), Mémée, me chouchoutait lorsque j'étais malade. Et ça m'arrivait souvent entre les angines à répétition et les maladies contre lesquelles on ne vaccinait pas à ce moment là (je les ai toutes attrappées : scarlatine, oreillons, rougeole, varicelle, coqueluche, ...). Ma demande alors était précise et exaucée : je voulais du poulet (le blanc hein !), de la purée et de la salade ... Je n'étais pas ce qu'on peut appeler une gamine malheureuse ;-)

Mamie, ma grand-mère paternelle, réunissait toute la famille (son frère et sa femme, leurs enfants et petits-enfants, mes faux cousins donc, toujours pour ceux qui suivent) lors d'un repas dominical au moment de la fête de son village début août. C'était l'occasion de mettre de beaux habits (les habits du dimanche pour ceux qui connaissent), d'aller en fin d'après-midi faire des tours de manège et manger des barbes à Papa. Mamie n'était pas une très bonne cuisinière et ne savait préparer aucun dessert. Elle achetait une énorme brioche chez le boulanger et ouvrait des boîtes de crème Mont-Blanc au praliné. Je me goinfrais (le mot n'est pas trop fort) de ce truc que je trouve maintenant écoeurant au possible et je clôturais la journée devant la télé (je ne l'avais pas chez moi) et "les jeux sans frontières".

Il y avait aussi les pique-niques avec les grands-parents, les oncle et tante, les cousins. Nous partions à la journée dans le Morvan pour s'arrêter au bord de la Cure ou du Cousin, se tremper dans l'eau et s'asseoir dans l'herbe pour manger des sandwichs. J'avais lors de ces balades le droit avec mes cousins, de faire le voyage dans le coffre de la 4L de mes grands-parents. Si si ! je vous parle d'un temps où les ceintures de sécurité n'existaient même pas ...

Je n'ai plus jamais dégusté de pâtés en croûte comme ceux que préparait Mémée. Il y avait la recette dans son livre de cuisine qui est mainteant ici. Je me suis promis d'essayer ... Je me rapelle que c'était moi qui devait placer la petite cheminée en papier au dessus de la pâte !
C'est elle qui m'a légué ce goût pour la cuisine ! Elle préparait des crêpes divines et nous faisait lorsque nous étions toutes les deux des crêpiaux, sorte d'épaisses crêpes au sucre.

Certains dimanches, c'était fête à la maison ! Maman avait acheté du rosbeef (comme on appelait alors le rôti de boeuf) chez monsieur C.....t, le boucher ambulant qui passait dans le village.
Je n'ai plus jamais mangé autant de viande qu'à ces repas là. Avec mon père, on faisait la course (il gagnait heureusement !) sur le nombre de tranches de viande mangées ... Je me rappelle du goût aillé de la viande et des haricots verts qui l'accompagnaient ...

Avez-vous déjà mangé des tartines de pain et du coulommiers allongée dans la paille avec des chats ? Cela se passait chez ma copine Michelle dont les parents étaient agriculteurs. J'avais dix-douze ans et je passais beaucoup de temps dans cette ferme où je pouvais côtoyer des animaux, monter sur des tracteurs, jouer à cache-cache dans les greniers à foin, faire des cabanes dans les arbres et boire du lait encore tout chaud juste après la traite des vaches.

Plus tard vers mes quinze/seize ans, j'ai le souvenir de petits réveillons de Noël où nous mangions (en rentrant de la corvée-messe de minuit) quelques huîtres,du boudin blanc et de la bûche. Le tout arrosé d'un vin blanc de Bourgogne bien frais qui s'appelait le Pousse-Blanche. J'arrivais à en soutirer au moins deux verres à mon père :o)

Beaucoup plus près dans le temps, j'ai (et il a) en mémoire le cake aux fruits confits que j'avais préparé pour exhiber à l'homme que je draguais mes talents de cuisinière ! Sans me vanter, cela a fonctionné au delà de mes espérances ;-)
C'est peut-être pour cela que mon fils est un incorrigible gourmand ... Et ma grande aime aussi qu'on mette les petits plats dans les grands ...
J'aimerais savoir quels seront leurs souvenirs culinaires lorsqu'ils auront mon âge !

Écrit par Madleine dans Campagne gourmande | Commentaires (12)

Commentaires

Ah, nous avons bien des souvenirs en commun, je vois !

La cueillette des pissenlits : dis donc, j'avais oublié ça ! Merci de me le rappeler, j'y allais avec mon Papy (le faux, donc le seul vrai pour ceux qui suivent, hi hi) qui employait l'expression "manger les pissenlits par la racine" (être mort!); C'était sa façon, peut-être, de m'habituer à cette idée : "tu sais mon petit, un jour, on mangera tous les pissenlits par la racine..." Ça me plongeait dans une grande perplexité !

Et moi aussi, j'avais une grand-mère (la vraie, donc celle que je connaissais le moins) qui aimait beaucoup les pots de crème Montblanc praliné : miam miam ! J'en raffolais d'autant plus que je ne me souviens pas que nous ayons mangé une seule fois chez elle, je pense que c'était donc au goûter que nous en avions...

Tu vois, grâce à toi un petit coin de ma mémoire se remet en route... merci Madame en-campagne ! :-)

Écrit par : samantdi | 03 janvier 2006

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Délicieux comme un mets fin ce texte !
Tu ravives également pas mal souvenirs en moi ; chez nous, nous mangieons le pissenlit avec des oeufs durs et des lardons, nous arrosions la salade avec l'huile chaude des lardons ; ça ramollissait un peu le pissenlit, c'était bon (et euhh bien gras !), j'ai encore le goût dans la bouche.
Justement je dois faire prochainement un billet sur mes rapports avec la cuisine (c'est un truc qui circule dans la blogosphère) et je me demande si je ne vais pas essentiellement parler de ce que j'ai mangé étant jeune, et que je ne manque quasiment plus maintenant.
Bises à toi.

Écrit par : Pralinette | 03 janvier 2006

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Samantdi et Pralinette : de plus, les pissenlits restent pour moi une salade pour les gens pas très riches car on ne les achetaient pas ! mais c'était bon ...

Écrit par : en campagne | 03 janvier 2006

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Mais oui ! Bizarrement, je n'en ai pas vu depuis des années... Il y en a encore "par chez vous" ?

Pralinette, nous aussi nous les mangions avec des oeufs durs !

Écrit par : samantdi | 03 janvier 2006

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Oups mangions (et non pas mangieons, merci prof :-)). Oui il y a encore des pissenlits, le problème c'est que je n'ose plus en ramasser, avec toutes les saloperies dont on asperge les sols, à moins de connaître et d'être sûre qu'ils n'ont pas été traités.
C'est vrai aussi que c'est une salade qui ne coûte rien ; juste la peine de se baisser et de trier. Bons souvenirs...

Écrit par : Pralinette | 04 janvier 2006

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Je l'imagine très bien à travers tes mots, cette petite fille pleine d'appétit pour les bonnes choses et les bons moments! On pourrait facilement en faire un petit film tellement les images surgissent...Grand souvenir pour moi également, les pique-niques au bord des rivières où on pouvait se baigner. Et la 4L! La place du milieu à l'arrière, avec la barre sous les fesses, c'était la mienne, "privilège" de la plus jeune...Souvenirs, souvenirs...Merci d'avoir répondu si joliment.

Écrit par : alice | 04 janvier 2006

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Quelle jolie note ! Et que de douceur dans tes souvenirs. J'en ai aussi pas mal liés aux plaisirs de la bouche, des souvenirs d'enfance et de jolies habitudes...
Merci pour cette note et tous ces tendres souvenirs :-)

Écrit par : véronique | 04 janvier 2006

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Ah, les pissenlits et la crème MontBlanc, mais c'est vrai que c'était délicieux.

Mais est-ce que vous connaissez aussi les poireaux de vignes ? Ce sont des poireaux sauvages qui poussent aux pieds des vignes. Cela se mangeait en vinaigrette, avec là aussi des oeufs durs.
Il y avait aussi la mache sauvage (appellée doucette) que nous ramassions, et dégustions...
Je pense que l'on ne trouve plus pissenlits, mâche et poireaux de vigne éradiqués par les engrais et autres traitements chimiques.
Mais nous autres à Paris, nous avons (à prix d'or) la possibilité d'acheter des pissenlits bio, oui, oui, oui.
Je suppose que cela se vend sur tous les marchés bios de France.
Quant à la crème MontBlanc, moi je craquais pour celle au caramel, mais j'aimais bien aussi celle au chocolat. La crème était mélangée à du fromage blanc, cela en faisait plus !

Merci pour cette note bien sympa.

Et l

Écrit par : Fauvette | 04 janvier 2006

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Fauvette, tu voulais ajouter quelque chose ?

Écrit par : en campagne | 04 janvier 2006

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Jolie note douce et crémeuse...voyage gustatif, qui réveille les papilles...Merci!

Écrit par : Pim | 04 janvier 2006

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Oui, j'ai vu le lien et je t'en remercie!

Écrit par : alice | 04 janvier 2006

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Bonsoir En campagne.

Qu'ils sont beaux vos souvenirs ! Merci. xuan-lay

Écrit par : xuan-lay | 04 janvier 2006

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