27 novembre 2006
Du vent ...
Ouvrez, les gens, ouvrez la porte,
je frappe au seuil et à l'auvent,
ouvrez, les gens, je suis le vent
qui s'habille de feuilles mortes.
Entrez, monsieur, entrez le vent,
voici pour vous la cheminée
et sa niche badigeonnée,
entrez chez nous, monsieur le vent.
(Les hôtes de Emile Verhaeren)
Je connaissais ces mots par coeur à cinq ans et m'en gargarisais. Je me souviens avec quelle emphase, je les déclamais pour ma grand-mère qui adorait me faire jouer à la petite fille intelligente ! (je m'arrêtais à ces deux premières strophes)
C'est terminé depuis longtemps car maintenant je déteste le vent lorsqu'il est violent comme dans la nuit de vendredi à samedi dernier, qu'il m'empêche de dormir, qu'il me laisse l'esprit en tumulte ...
... Parce qu'il part le lendemain pour deux jours chez ses parents. Pour faire le bon fils qu'il n'est pas à leurs yeux ! Pour sacrifier aux conventions dont ils sont pétris mais derrière lesquelles ne se cache aucun sentiment.
Mais il rentre tout à l'heure et demain nous sommes ensemble ...
Écrit par Madleine dans Famille en Campagne | Commentaires (18)
23 novembre 2006
Pour réfléchir ...
Je l'avais vue sous une autre forme mais celle-ci est particulièrement bien faite. Non ?
(même avec un anglais rudimentaire, c'est compréhensible)
Écrit par Madleine dans Idées en campagne | Commentaires (13)
20 novembre 2006
Madame G.
Si ma mémoire est bonne et mes calculs exacts, elle était née entre 1895 et 1900 environ.
Je l'ai connue vers mes deux ans lorsqu'avec mes parents et Mémée, je suis venue habiter ce petit village de 250 habitants. Elle occupait avec son mari une maison dans la rue qui montait en face de notre jardin. Ils venaient d'arriver ici pour y passer leur retraite.
Dans ces années 60, je me souviens d'elle lorsqu'elle descendait tous les matins pour aller au centre du bourg chez le boulanger ou l'épicier du village. Petite dame frêle qui semblait déjà vieille à mes yeux d'enfant.
Je la croisais chapeautée tous les dimanches en allant à la messe. Nous nous retrouvions quelquefois sur les mêmes bancs dans l'église. Je sentais que Maman appréciait de s'asseoir à côté d'elle. Cela devait la changer des autres femmes rugueuses de ces assemblées. Car Madame G. arrivait de la ville, de la capitale plus précisément et cela se ressentait dans son élocution, son maintien.
Même si elle a su s'intégrer dans notre microcosme villageois, elle est toujours restée Madame G. pour tous ses voisins. Personne ne l'a jamais appelée par son prénom. Son mari était plus distant et parlait peu. Il me semble qu'il ne sortait guère de chez lui.
Je me souviens qu'en vieillissant il a commencé à perdre la tête, qu'on le voyait alors passer dans la rue et peu de temps après sa femme le rattrapait pour le ramener chez eux.
C'est chez Madame G. que j'ai fait mes premières armes dans le monde du travail. Vers 12-13 ans, j'allais passer 2 heures chez elle le mercredi matin pour "épousseter" ses meubles et passer l'aspirateur sur ses moquettes.
En vérité, c'était surtout le moyen pour moi d'obtenir un peu d'argent de poche et d'écouter Madame G. me raconter des anecdotes sur sa vie.
Et la vie de Madame G. a été bien remplie !
Jeune fille de bonne famille bretonne, elle a épousé un breton, marin de son état. Marin militaire qui l'emmena vivre dans divers ports français : Brest, Toulon, ... et lui fit trois enfants (deux garçons et une fille).
Pour une femme de cette génération, elle était très évoluée car elle avait beaucoup voyagé. Ses enfants avaient tous poursuivi de longues études. Elle en était heureuse même si elle déplorait l'éloignement que cela avait occasionné avec eux.
Lorsque je la voyais régulièrement pour l'aider à nettoyer ses fenêtres par exemple, elle me racontait comment la vie n'avait pas toujours été facile avec son mari.
Comment elle avait désamorcé au début de leur mariage, une dispute avec Monsieur G. qui était d'après ses dires, têtu comme un breton !
Son conjoint étant très en colère et hurlant, elle ouvrit devant lui son parapluie. Ce qui le surpenant au plus haut point lui fit stopper tout net ses invectives et poser la question : "mais que fais-tu avec ce parapluie ???" Ce à quoi elle lui répondit du tac au tac et sans rire : " le grain étant tellement fort, je me protège de la pluie en attendant que l'orage passe !!!"
L'humour gagna la partie et fit comprendre à Monsieur G. qu'il avait trouvé aussi têtu que lui (en bonne bretonne qu'elle était également).
Elle termina sa vie dans ce petit village au début des années 80 après avoir enterré d'abord son mari puis ses deux fils ainsi que le mari de sa fille ...
Il y a longtemps qu'elle n'avait plus de larmes ...
(Ma mère m'a donné à lire la dernière lettre reçue de sa fille à l'occasion de la nouvelle année)
Écrit par Madleine dans Souvenirs de la campagne | Commentaires (24)
14 novembre 2006
Se retrouver face à la bêtise
Ce que raconte Telle dans son billet m'a renvoyée à une anecdote qui m'avait tellement scotchée sur le moment que j'en avais perdu la voix.
Que de fois depuis y ai-je repensé en déroulant à nouveau le film et en y apportant une réponse appropriée et surtout narquoise !
Ca s'est passé il y a quelques années lorsque l'ado était un petit garçon de six ou sept ans que j'emmenais chaque matin chez l'assistante maternelle qui le conduisait ensuite à l'école. Elle gardait outre C. deux autres enfants qui étaient frères et dont l'aîné était du même âge que le mien. Leur père était (est toujours probablement) un homme assez petit et visiblement cela concernait aussi la taille de son cerveau !
Un mercredi matin, mon fils est arrivé tout joyeux avec quelque chose qu'il voulait montrer à sa "Tata" car il savait qu'elle et moi étions de ferventes brodeuses à ce moment là. La veille, en choisissant des fils dans une mercerie, je lui avais acheté à sa demande un petit ouvrage à réaliser au point compté : cela représentait des carottes.
Donc voilà mon gamin qui se précipite ce matin là, sa broderie commencée dans les mains, dans la salle à manger de sa Nounou. Il se retrouve face au père décrit au dessus. Qui n'en manquant pas une dans le registre macho, se moque grossièrement de lui "ben dis donc toi, tu vas finir pédé si tu commences à faire de la couture !"
Voilà comment j'ai été sidérée ce jour là !
Qu'auriez-vous rétorqué à ma place ? Sachant que le temps des parents est calculé au plus juste, il était déjà parti que je regardais la nourrice de mon fils avec un air toujours aussi effaré !
Comment faire face rapidement à autant d'idiotie ?
Je ne sais comment il éduquait ses enfants mais son aîné a eu quelques petits soucis de comportement à l'école primaire puis nous avons déménagé ... Cet été, mon ado a retrouvé certains de ses anciens copains dont celui-ci. Ce jeune homme est aussi en première et prépare un bac litttéraire.
Je me demande comment réagit son père maintenant ?
Car j'ai aussi remarqué à maintes reprises, une certaine répugnance de la part de quelques parents vis-àvis des sections littéraires. Ne serait-ce point un repaire de filles où il est bizarre de rencontrer des garçons ! Ceux-ci ne seraient-ils pas de vrais hommes ? Un garçon, c'est bien connu doit se préparer à être scientifique, à rouler les mécaniques mais certainement pas apprendre à coudre !
Il y a encore du pain sur la planche pour que les mentalités évoluent ...
Écrit par Madleine dans Idées en campagne | Commentaires (24)
13 novembre 2006
Engourdie ...
... comme mes doigts, gourds sur le clavier ...
Pas envie d'écrire, de penser, de réfléchir ...
Le gris du dehors rejaillit pour une fois sur moi et cela ne me plaît guère. Mais j'en suis consciente, alors ce sera bref.
J'analyse et je connais les évolutions de mes sentiments. Je ne veux pourtant pas reconnaître qu'ils sont liés à la "séparation" hebdomadaire ! Je devrais ?
J'ai toujours fonctionné à l'auto-persuasion et jusqu'ici cela m'a plutôt bien réussi.
Je ne fais pas preuve pour autant d'un optimisme démesuré. Non j'évite de m'apesantir sur mon sort qui lorsqu'on l'examine ne semble pas si catastrophique !
Je m'oblige à m'activer différemment et à chercher le côté positif des choses qui au départ m'ennuient voire me démoralisent.
Aujourd'hui, pourtant toute la journée fut "cotonneuse" ...
Il va falloir surveiller la fréquence de ces abattements. Ce serait dommage qu'ils reviennent trop souvent !
Et puis tout n'est pas perdu : un potage aux pois cassés m'attend, fumant dans son assiette ! (Pfff !!! quelle originalité : la même recette à un an d'intervalle !)Écrit par Madleine dans Idées en campagne | Commentaires (18)
10 novembre 2006
Une chanteuse française
Une sortie hier soir avec la fille d'une amie qui est aussi la-sœur-du-meilleur-copain-de-mon-ado.
C'était sympa comme tout de se retrouver toutes les deux. On s'est gentiment moquées de sa mère et de ma fille qui nous avaient tenu les mêmes propos "Olivia Ruiz, je n'aime pas sa voix !"
Et bien F. et moi avons apprécié son concert et son timbre de voix même s'il est particulier !
Salle pleine, tous âges confondus, une jeune femme pétillante sur scène avec beaucoup d'humour, des bons musiciens (mention spéciale à l'accordéonniste Cécile), des chansons "à textes" de Juliette, Christian Olivier (de Têtes Raides) ou encore de Mathias Malzieu (de Dionysos). Elle chante aussi bien en français qu'en espagnol ou en anglais. J'ai trouvé cette vidéo qui le prouve.
Et puis avec ses longs cheveux bruns, elle me faisait penser à l'aînée de mes nièces qui grandit ...
Sinon avant de partir au concert, nous avions pris des forces avec des cookies qui sortaient du four !
Écrit par Madleine dans Musique à la campagne | Commentaires (10)
08 novembre 2006
Réponses à des ?
QUESTIONNAIRE
1) Attrapez le livre le plus proche, allez à la page 18 et copier la 4è ligne :
"réunissait outre Eric Burdon et Alan Price : Brian Chas Chandler (bassiste)"
extrait de La Pop-Music de A à K (une des "bibles" de mon homme) qui date de 1973
2) Sans vérifier, quelle heure est-il ?
8h et demie
3) Vérifiez !
8h 17
4) Que portez-vous ?
Encore mes chaussettes de nuit (lorsque je dors seule, j'en ai besoin)
5) Avant de répondre à ce questionnaire, que regardiez-vous ?
Les feuilles des rosiers qui commencent à tomber et qu'il va falloir ramasser
6) Quel bruit entendez-vous à part celui de l’ordinateur ?
La radio qui est dans la cuisine (d'ailleurs je vais écouter Nicolas Hulot avant de continuer)
7) Quand êtes-vous sorti(e) la dernière fois, qu’avez-vous fait ?
Hier après-midi pour aller à un rendez-vous dont j'espère beaucoup ...
8) Avez-vous rêvé cette nuit ?
Je ne m'en rappelle pas
9) Quand avez-vous ri la dernière fois ?
Ce matin au téléphone avec mon homme qui me racontait comment il est cerné par les chats
10) Qu’y a-t-il sur les murs de la pièce où vous êtes ?
Juste à ma gauche le dessin d'un peintre normand (grand-père d'un ami) : Lucien Goubert
11) Si vous deveniez multimillionnaire dans la nuit, quelle est la première chose que vous achèteriez ?
Un nouveau Mac
12) Quel est le dernier film que vous ayez vu ?
"Jean-Philippe" pour Lucchini
13) Avez-vous vu quelque chose d’étrange aujourd’hui ?
Mon café refroidit vite ce matin
14) Que pensez-vous de ce questionnaire ?
Rien de spécial
15) Dites-nous quelque chose de vous que nous ne savons pas encore ?
Mes parents disaient que j'avais "mauvais caractère". Depuis on ne me l'a pas redit !
16) Quel serait le prénom de votre enfant si c’était une fille ?
Toujours le même que celui que porte ma grande
17) Quel serait le prénom de votre enfant si c’était un garçon ?
Toujours le même que celui ...
18) Avez-vous déjà pensé vivre à l’étranger ?
Non je me sens bien ici
19) Que voudriez-vous que Dieu vous dise lorsque vous franchirez les portes du Paradis ?
"Dieu, Paradis" : c'est un groupe de musique ?
20) Si vous pouviez changer quelque chose dans le monde en dehors de la culpabilité et la politique, que changeriez-vous ?
L'économie mondiale
21) Aimez-vous danser ?
J'aurais aimé aimer
22) Que pensez-vous de Georges Bush ?
WANTED
23) Quelle est la dernière chose que vous ayez regardée à la télévision ?
Je n'ai plus la télé
24) Quelles sont les 4 personnes qui doivent prendre le relais sur leur blog ?
Si elles veulent bien : Erin, Anna, Fauvette et Karine
Hummm ! j'avais oublié de dévoiler que ce questionnaire émanait d'un grand voyageur
Écrit par Madleine dans Blog rural | Commentaires (21)
06 novembre 2006
Et si ...
... je me posais honnêtement la question de la continuité de ce blog ?
... si je mettais un peu de côté cet ego prétentieux qui me fait croire que ce que j'écris intéresse quelqu'un(e).
(Si vous voulez commenter pour dire que c'est faux, désolée mais passez plutôt votre chemin ! Je ne veux pas de miel aujourd'hui).
Les mots ne me viennent jamais facilement mais encore plus maintenant.
Et pourtant, j'ai encore expliqué vendredi dernier ce qu'était un blog, quelle utilisation en faire, comment grâce au mien j'ai rencontré d'autres personnes que je n'avais aucune chance de croiser autrement.
Je ne vais quand même pas m'étendre sur ma situation familiale qui est un peu compliquée en ce moment mais qui ne met pas mon couple en péril pour autant.
Je ne peux pas inventer des histoires alambiquées pour avoir un lectorat qui s'en délectera.
Car ce n'est pas facile de dire que tout va bien. On finirait preque par avoir honte !
Et puis ce qui ne va pas ne relève pas toujours du domaine de ce blog. En fait, j'ai certainement trop d'inhibition pour étaler sur la place publique certaines questions que je me pose.
Mais voilà que je lis une info dont la teneur est en mesure de me faire comprendre la futilité de mes propos précédents.
Combien de personnes sur cette terre aimeraient tenir un blog comme on le fait librement en France ? Mesurons-nous la chance que nous avons de le faire nous petits blogueurs péoccupés par notre nombril ?
Ce geste que nous demande Reporters sans frontières est en tout cas à notre portée pour essayer de faire avancer les choses.
Alors pensez à cliquer à partir de demain à 11 heures.
Pour qu'Internet soit pour tous un espace de liberté sans frontières !Et je vais continuer à écrire ici de temps en temps ...
Écrit par Madleine dans Idées en campagne | Commentaires (26)